mercredi 17 février 2010

L'art contemporain, un conservart-oire ?

A la lecture d'une brève du Monde (daté du mercredi 17 février 2010) annonçant le décès le 26 janvier dernier de Boa Senior (ci-dessous), dernière personne à parler l’antique langue d'aka-bo sur sa terre natale, les îles Andaman (Inde), et rappelant le rapport publié par l’UNESCO de 2009 mettant en garde contre la disparition de 2 500 langues, me revient en mémoire cette pertinente phrase (page 32) de Nicolas Bourriaud dans Radicant. Pour une esthétique de la globalisation (Denoël, 2009) 
« l'art contemporain [est] un conservatoire des traditions et des identités laminées dans la réalité par la globalisation. »

Lien : http://www.rfi.fr/contenu/20100206-boa-senior-derniere-parler-langue-bo-vient-mourir


Un beau titre ?

Est-ce que c'est analogie à deux dimensions ou une métaphore ?, titre de l'exposition de Rosa Barba au Centre national d'art et de paysage de Vassivière, du 28 février au 4 juillet 2010.

Est-ce que c'est un beau titre à deux dimensions ou une provocation ? La question est ouverte tant le caractère sibyllin d'une telle proposition résonne aux oreilles de l'amateur d'exposition (et ceci, sans remettre en cause le travail de l'artiste ou celui du Centre d'art). On peut s'interroger sur son potentiel attractif...

Lien : www.ciapiledevassiviere.com

dimanche 14 février 2010

Parc d'aventures - Vivarium Studio



Je ne sais plus qui me disait (si, un acteur de la "Compagnie Gwenaël Morin", suite à l'aventure annuelle du Théâtre Permanent aux Laboratoires d'Aubervilliers) que le théâtre et la scène passaient leur temps à s'inspirer de l'art contemporain, ce dont témoigneraient le passage de Gwenaël Morin dans l'atelier de Thomas Hirschhorn et partant son utilisation du scotch et du carton dans les décors de ses mises en scène (bientôt Woyzeck d'après Woyzeck au Théâtre de la Bastille).
Ou ailleurs, la pratique de Sophie Perez et Xavier Boussiron s'inspirant de la figure tutélaire de Louise Bourgeois ou du fonctionnement de l'institution artistique, truffant leurs spectacles de références à l'art contemporain (Enjambe Charles, Bartabas tabasse !, etc.).
Un autre exemple pourrait être les spectacles - plus que les pièces de théâtre - de Philippe Quesne dont La Mélancolie des dragons, actuellement en tournée mondiale (La Mélancolie a été joué lors de Performa 09 à New York à l'automne dernier). 
Ce qui frappe l'amateur d'art contemporain dans ce spectacle mi-burlesque mi-tragique montrant une troupe d'improbables saltimbanques hard-rockers tomber en panne en pleine campagne et présenter à leur ange-gardien, réparateur de voitures, leur spectacle "Parc d'attractions", c'est justement la présence de cette idée du parc d'attractions, si chère aux artistes français post-Esthétique relationnelle Pierre Huyghe et Dominique Gonzalez-Foerster, pour n'en citer que deux. Mais à la différence de ceux de ces artistes (technologiques, déshumanisés, symboliques), le parc d'attraction - et l'utilisation, par exemple, des effets pyrotechniques -  de Vivarium Studio (le nom de la troupe de Philippe Quesne) est fait de bouts de ficelles, de dérisoire, d'humour et de poésie ambiguë. Il est donc étonnant de comparer le traitement d'un thème - le divertissement collectif (qu'on a vu récemment en action pendant Evento, Bordeaux, 2009) - dans deux univers artistiques et d'expression différents.
Il va sans dire que La Mélancolie des dragons est à voir ! Tout comme les autres spectacles de Vivarium Studio.





Photographies du spectacle La Mélancolie des dragons, 2008-2010
© Pierre Grosbois et Martin Argyroglo


Lien : www.vivariumstudio.net

Un beau carton !



Celui de l'exposition
Qualunque Light de Peter Coffin au Crédac, jusqu'au 25 avril 2010.
Lien : www.credac.fr

mercredi 10 février 2010

Keep Going Wiels

Dear All, Cher Tous,

As you might know, WIELS is ongoing serious difficulties to survive.
Express your opinion to our politicians and support WIELS by signing the online petition

Comme vous le savez sans doute, le WIELS est en péril.
Faites vous entendre auprès de nos politiciens et soutenez le WIELS en signant la pétition sur http://www.helpwiels.org/

SPREAD THE WORD AROUND YOU ! PARLEZ EN AUTOUR DE VOUS !

mardi 9 février 2010

A Perfect Film

Jusqu'au 13 mars, l'exposition Is There Anybody Out There ? de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas présente, entre autres oeuvres, la lecture-performance Aïda Sauve-moi. 
« En avril 2006, lors d'une avant-première de notre second long-métrage A Perfect Day, un incident extraordinaire allait bouleverser la sortie du film et résonner étrangement par rapport à tout notre travail. Une suite de disparitions s’ensuivra. Cette lecture performance mesure la distance entre la reconnaissance et la représentation de soi-même et raconte cette aventure qui fait que la fiction a, tout d'un coup, pris l’allure d’un document. » 
Et ailleurs, "La lecture-performance Aida Sauve-moi (2009), dont nous présentons ici une captation filmique, mesure justement le mystère de certaines images et fait écho aux enjeux et aux interrogations déployés dans cette exposition. A travers une extraordinaire histoire “invraisemblable mais vrai” qui nous est arrivée lors de l’avant-première de notre second long métrage, A Perfect Day, au Liban, elle questionne pratiquement toutes les oeuvres qui sont montrées dans l’exposition et au-delà, le principe de reconnaissance, cette action par laquelle on retrouve dans sa mémoire une image, une chose ou une personne quand nous sommes amenés à la revoir."  
Aïda Sauve moi est une fascinante leçon de cinéma et d'art où ce n'est pas tant la fiction qui rattrape la réalité mais la réalité qui rattrape la fiction. Comment incorporer des éléments de réalité dans une fiction, de plus réalisée par des cinéastes-plasticiens, s'inspirant d'une réalité contextuelle et récente ? Comment incorporer dans cette histoire une relecture et mise en perspective de son travail et de ses oeuvres ? 
Pour le savoir, allez-y voir.
Pour poursuivre : www.hadjithomasjoreige.com

lundi 8 février 2010

Archives - Oystein Aasan

Jusqu'au 20 février, à la Vitrine de Cergy, découvrir l'exposition d'Øystein Aasan intitulée Double Trouble.
Archives, documents, sculptures en bois composent la présentation : du déjà-vu certainement mais l'impression néanmoins étrange que cet artiste prend ces "figures obligées" à rebours, paraissant nous offrir des informations qui semblent sans cesse se dérober (agrandies, cachées, furtives...).








Réseaux - Paris/Berlin





Deux ensembles d'oeuvres de Nathan Carter vus dans l'exposition de la galerie Esther Schipper chez Nathalie Obadia, lors de l'échange Paris/Berlin.

Enfin de dos !



Pour ceux qui auraient vu le visage de l'omniprésente "st-art" Jacques Rancière, lisant de face son propre ouvrage dans l'exposition de Esther Shalev-Gerz au Jeu de paume (se précipiter dans la dernière salle pour l'installation MenschenDinge (L’Aspect humain des choses), 2004-2006, et y écouter la photographe des objets de la Collection Mémorial de Buchenwald expliquer, notamment, qu'elle s'est sentie obligée de photographier tous les objets trouvés sur le site, sans exception, étant dans l'impossibilité de faire une sélection et de décider si tel objet appartenait à une "victime" ou un "bourreau"), en voici le dos lors d'une discussion très estudiantine, organisée à l'ENSBA le 27 janvier dernier.

Capture d’écran extraite de la vidéo d'Esther Shalev-Gerz, D’eux, 2009


Echos du jour 2 - Piles, les Pylônes

Parce qu'il est sûr que c'est dans le rapprochement, la vision simultanée des oeuvres et des pratiques que se crée du sens. 
Bertrand Lavier avec Pylône-Chat déplace un ready-made dans l'espace du musée, Simon Boudvin, dont on se rappelle la photographie faisant d'un pylône de la Beauce un lieu de résidence, re-construit un élément trop grand pour l'espace de la galerie. Du déplacement au prodige...



Bertrand Lavier, Pylône-Chat, 1993-2002. 
Métal et pylône, 762 x 510 x 320


Simon Boudvin, Pylône, 2009. Fer galvanisé, verre, câble électrique, 235 x 740 x 600 cm
Vue de l'exposition L'Anse brisée - travaux d'anastylose, galerie Jean Brolly, 2009